Yunnan a écrit:je pense que leur utilisation fut brève.
La conception "articulée" pouvait être un atout pour la sinuosité du tracé, par contre leur poids devait être un handicap avec le nombre très important de ponts.
C'est peut être la cause de leur absence à l'inventaire de 1954.
Il y a sans doute eu un ensemble de facteurs, et pas seulement techniques!
La ligne du Yunnan, qui débouchait en territoire encore aux mains des Chinois du KuoMintang alors que les Japonais contrôlaient tous les ports, fut l'objet de multiples bombardements japonais dès 1938, et pas seulement sur la partie chinoise, les erreurs de navigation avaient bon dos.
Plus tard, les Nippons profitèrent de la débacle de 1940 pour imposer à la France la présence de troupes au Tonkin et l'implantation de terrains d'aviation pour mieux boucler la frontière sud de Chine.
Enfin, au début de 1945, la prise de contrôle totale de l'Indochine française par les Japonais s'accompagna de destructions systématiques.
Tout ceci ne fut guère propice au maintien de trafics lourds sur l'axe objectif principal des bombardements.
Après la guerre, la France monnaya le départ des seigneurs de la guerre chinois descendus des montagnes chinoises "pour chasser les Nippons" - chasse qui tenait beaucoup du pillage organisé du nord Tonkin - contre l'abandon à la Chine de toute la partie de la ligne située sur son territoire*.
Ce qui signifiait de facto l'arrêt de toute circulation "internationale".
Quant au trafic "intérieur", il ne connut guère de reprise lui non plus, la France ayant très vite perdu le contrôle effectif du Nord Tonkin. Je crois qu'il y eut même quelques opérations aériennes pour éviter que le Vietminh n'utilise la ligne pour acheminer des matériels de Chine vers le front et par exemple Dien Bien Phu.
Vu ces circonstances, il n'étonne guère que la carrière des Garratt soit restée aussi courte que discrète.
Christophe PC
* Avec, supposé-je, les matériels qui s'y trouvaient encore à ce moment, dont la Micheline aujourd'hui exposée au musée de Kunming.